des citoyens cherchent à s'engager à leur niveau, pour améliorer la chose publique, sans pour autant que leur engagement ait une connotation politique. (photo Démocratie vivante)
Les dernières élections françaises nous l'ont rappelé : « les démocraties traversent une crise majeure de la représentation », explique dans le journal Le Monde, Loïc Blondiaux, professeur au département de sciences politiques de la Sorbonne (Paris-I) où il dirige un master d’ingénierie de la concertation. Et pourtant, donner la parole aux citoyens sonne comme une évidence dans une démocratie. Un fossé se creuserait-il entre le peuple et ses édiles ? Ces derniers ont-ils oublié que, même s'ils sont élus démocratiquement, le peuple attend des résultats concrets, pas de simples effets d'annonce ?
« Nos sociétés contemporaines sont confrontées à la fois à la défiance et au silence des catégories populaires qui, pour certaines, ont renoncé à participer, tandis que d’autres se réfugient dans les extrêmes », pointe le sociologue, pour lequel, la fracture se situerait entre diplômés et non-diplômés. Pour les premiers, plus intégrés politiquement et socialement, la participation à la vie de la cité est normale, c'est même une exigence. Moins évident pour les seconds qui se sentent à l'écart de la société dans laquelle ils vivent. « Pas facile de donner son avis quand on a des horaires décalés ou qu’on a le sentiment de ne pas avoir de place dans la société ».
Si de plus en plus d'élus locaux sont convaincus que le temps est venu de passer de la société de la représentation à celle de la participation et de faire évoluer les modes de gouvernance, la mise en application n'est pas aussi évidente. « La démocratie participative ne fait pas toujours mieux que la démocratie représentative, sauf dans le cadre d’expériences où l’on se donne les moyens d’aller chercher les citoyens des quartiers populaires », poursuit Loïc Blondiaux. « La culture politique française reste très verticale, l’élu y occupe une place particulière, il est à la fois sacralisé et démonisé ».
La Civic Tech pour Civic Technology (Technologie Civique), pourrait-elle permettre de rétablir le lien entre les citoyens, tous les citoyens, et ceux qui sont censés les représenter dans les actes de la vie quotidienne ? En clair la technologie numérique peut-elle venir au secours d'une démocratie en perte de repères ? Mais c'est quoi exactement la Civic Tech ?
Pour « civictechno.fr », un site web qui s'est fixé pour objectif de valoriser et expliquer la notion de Civic Tech au grand public, mais aussi fédérer les actions qui entrent dans cette démarche, la notion est encore assez confuse. Partant du constat que les technologies peuvent changer les politiques, les institutions et les obliger à repenser leur relation au citoyen, il avance plusieurs définitions. « Un mouvement qui vise à revitaliser et transformer nos institutions sociales » - ( Lawrence Grodeska, fondateur de Civic Makers). « Des technologies visant à permettre aux citoyens ou à les aider à rendre le gouvernement plus accessible, efficient et efficace » - (Techcrunch). « Tout outil ou processus que les individus ou les groupes peuvent utiliser pour influer sur la scène publique » - (Alex Howard, journaliste).
Pour faire simple, la Civic Tech, c'est l’ensemble des procédés, outils et technologies qui permettent d’améliorer le système politique en mettant en relation le pouvoir et les citoyens. Sur le papier, pas de difficulté, mais le mouvement Civic Tech amorce-t-il une mutation profonde de notre société, ou constitue-t-il un business fleurissant pour des sociétés digitales qui ont flairé un nouveau marché ?
Quelque soit la définition, le concept de la Technologie civique part d'un constat sans appel : le peuple et notamment les plus jeunes, se désintéresse de la vie politique, qu'il juge souvent trop éloignée du terrain. Les hommes politiques censés représenter le peuple ne représentent dans les faits que 25% de la population. Si les politiquent s'en inquiètent et notamment les élus locaux, des citoyens cherchent à s'engager à leur niveau, pour améliorer la chose publique, sans pour autant que leur engagement ait une connotation politique.
On assiste alors à un foisonnement d'idées qui émanent des élus, c'est le cas dans une ville moyenne comme Angers, mais aussi des citoyens, pour peu que chacun arrive à collaborer et pour les premiers, accepter les propositions de leurs concitoyens. De nombreuses plateformes sur lesquels les citoyens peuvent s'exprimer librement voient le jour. C'est le cas de Stig, une application Civic Tech gratuite sur laquelle les citoyens peuvent proposer des idées, soumettre des amendements et voter en faveur ou contre des propositions, à la fois locales et nationales.
« Mais la participation citoyenne invite à sortir du mythe de l’intérêt général à la française qui serait toujours du côté des institutions et à le repenser comme une construction collective d'un processus dans lequel on n’a pas affaire à un seul intérêt général, mais à de multiples définitions de l’intérêt général qui se confrontent pour aboutir à un intérêt général reconnu par chacun », souligne Loïc Blondiaux.
Constatant que de plus en plus d'initiatives viennent des citoyens et s'imposent aux politiques, à l'exemple de Voxe.org ou Change.org, Loïc Blondiaux qui ne prêche pas la fin de la politique représentative, constate que celle-ci « n'est jamais aussi efficace que quand une autre forme de démocratie plus vivante, plus critique, se déploie à l’extérieur des institutions ».
« Nos sociétés contemporaines sont confrontées à la fois à la défiance et au silence des catégories populaires qui, pour certaines, ont renoncé à participer, tandis que d’autres se réfugient dans les extrêmes », pointe le sociologue, pour lequel, la fracture se situerait entre diplômés et non-diplômés. Pour les premiers, plus intégrés politiquement et socialement, la participation à la vie de la cité est normale, c'est même une exigence. Moins évident pour les seconds qui se sentent à l'écart de la société dans laquelle ils vivent. « Pas facile de donner son avis quand on a des horaires décalés ou qu’on a le sentiment de ne pas avoir de place dans la société ».
Si de plus en plus d'élus locaux sont convaincus que le temps est venu de passer de la société de la représentation à celle de la participation et de faire évoluer les modes de gouvernance, la mise en application n'est pas aussi évidente. « La démocratie participative ne fait pas toujours mieux que la démocratie représentative, sauf dans le cadre d’expériences où l’on se donne les moyens d’aller chercher les citoyens des quartiers populaires », poursuit Loïc Blondiaux. « La culture politique française reste très verticale, l’élu y occupe une place particulière, il est à la fois sacralisé et démonisé ».
La Civic Tech pour Civic Technology (Technologie Civique), pourrait-elle permettre de rétablir le lien entre les citoyens, tous les citoyens, et ceux qui sont censés les représenter dans les actes de la vie quotidienne ? En clair la technologie numérique peut-elle venir au secours d'une démocratie en perte de repères ? Mais c'est quoi exactement la Civic Tech ?
Pour « civictechno.fr », un site web qui s'est fixé pour objectif de valoriser et expliquer la notion de Civic Tech au grand public, mais aussi fédérer les actions qui entrent dans cette démarche, la notion est encore assez confuse. Partant du constat que les technologies peuvent changer les politiques, les institutions et les obliger à repenser leur relation au citoyen, il avance plusieurs définitions. « Un mouvement qui vise à revitaliser et transformer nos institutions sociales » - ( Lawrence Grodeska, fondateur de Civic Makers). « Des technologies visant à permettre aux citoyens ou à les aider à rendre le gouvernement plus accessible, efficient et efficace » - (Techcrunch). « Tout outil ou processus que les individus ou les groupes peuvent utiliser pour influer sur la scène publique » - (Alex Howard, journaliste).
« La politique représentative n'est jamais aussi efficace que quand une autre forme de démocratie se déploie à l'extérieur des institutions »
Pour faire simple, la Civic Tech, c'est l’ensemble des procédés, outils et technologies qui permettent d’améliorer le système politique en mettant en relation le pouvoir et les citoyens. Sur le papier, pas de difficulté, mais le mouvement Civic Tech amorce-t-il une mutation profonde de notre société, ou constitue-t-il un business fleurissant pour des sociétés digitales qui ont flairé un nouveau marché ?
Quelque soit la définition, le concept de la Technologie civique part d'un constat sans appel : le peuple et notamment les plus jeunes, se désintéresse de la vie politique, qu'il juge souvent trop éloignée du terrain. Les hommes politiques censés représenter le peuple ne représentent dans les faits que 25% de la population. Si les politiquent s'en inquiètent et notamment les élus locaux, des citoyens cherchent à s'engager à leur niveau, pour améliorer la chose publique, sans pour autant que leur engagement ait une connotation politique.
On assiste alors à un foisonnement d'idées qui émanent des élus, c'est le cas dans une ville moyenne comme Angers, mais aussi des citoyens, pour peu que chacun arrive à collaborer et pour les premiers, accepter les propositions de leurs concitoyens. De nombreuses plateformes sur lesquels les citoyens peuvent s'exprimer librement voient le jour. C'est le cas de Stig, une application Civic Tech gratuite sur laquelle les citoyens peuvent proposer des idées, soumettre des amendements et voter en faveur ou contre des propositions, à la fois locales et nationales.
« Mais la participation citoyenne invite à sortir du mythe de l’intérêt général à la française qui serait toujours du côté des institutions et à le repenser comme une construction collective d'un processus dans lequel on n’a pas affaire à un seul intérêt général, mais à de multiples définitions de l’intérêt général qui se confrontent pour aboutir à un intérêt général reconnu par chacun », souligne Loïc Blondiaux.
Constatant que de plus en plus d'initiatives viennent des citoyens et s'imposent aux politiques, à l'exemple de Voxe.org ou Change.org, Loïc Blondiaux qui ne prêche pas la fin de la politique représentative, constate que celle-ci « n'est jamais aussi efficace que quand une autre forme de démocratie plus vivante, plus critique, se déploie à l’extérieur des institutions ».